"Devrais-je ou ne devrais-je pas?" Les dilemmes de la maladie chronique
Sept dilemmes récurrents affrontés par le malade chronique
Posté 11 février, 2016
Source: Public Domain
Si j'accepte l'invitation, je
pourrais être trop malade pour sortir quand la journée arrive.
Je ne veux pas déranger les plans de mon ami de cette façon.
Avant que je devienne malade chroniquement, j'étais tellement
fiable; j'espère que je pourrais être encore comme ça. Ne pas
tenir un engagement a tendance à me faire sentir mal à mon
sujet, et ce n'est pas bon pour moi, alors quelquefois ça semble
plus auto-protecteur de seulement refuser l'invitation au début.
Est-ce
que je dis à ma famille et à mes amis comment je gère ma
santé ou est-ce que je le garde pour moi?
Si je parle de ma
santé, je m'inquiète qu'ils soient fatigués de m'entendre parler de ce
sujet. Récemment, une femme m'a écrit au sujet d'un ami malade
chroniquement qu'elle a aimé et essaie de supporter, mais qui ne
fait rien que parler au sujet des ses problèmes médicaux.
L'écrivain a dit que peu importe comment leur conversation
commence, elle tourne toujours sur le sujet de la santé de son
ami. Elle m'a dit qu'elle avait des problèmes elle aussi qu'elle
aimerait parler, mais ça n'arrive jamais. Elle veut être
honnête avec son ami, mais elle a peur de l'offenser si elle lui
dit comment elle se sent.
Si je ne parle pas de ma
santé, j'augmente mon sens d'isolation parce que, pensez-y bien,
la maladie chronique est une particularité considérable
dans ma vie. Pas une journée ne passe sans que j'y pense, et pas une
journée sans impact d'une certaine manière. Partagez ma vie
avec les autres me rapproche d'eux.
Est-ce
que je garde un suivi de routine pour mon rendez-vous médical ou
est-ce que je l'annule?
C'est un effort sur ma santé
pour me rendre au bureau du médecin. C'est pourquoi la question
d'aller à un suivi de routine où j'ai rien de nouveau à
partager peut être un dilemme pour moi. (J'ai en ce moment deux
rendez-vous de suivi de routine que je suis supposé faire... mais
je n'ai pas de nouveau.)
Si je vais au rendez-vous,
ça peut être une perte de temps. (Une note drôle:
j'ai récemment gardé un tel suivi où j'avais absolument rien de
nouveau à rapporter à mon médecin de famille. Deux heures plus
tard, j'ai eu une infection de la vessie. J'aurais pu certainement
utilisé ce rendez-vous à ce moment là!)
Si j'annule le rendez-vous,
je pourrais manquer de nouvelles informations que le médecin a reçu.
Depuis que j'ai été traitée pour un cancer du sein, j'ai
ajouté trois types d'oncologues à ma liste de routine. Je suis
toujours tentée de canceller, mais j'ai appris une chose que je
blague avec mon mari: ne jamais annuler un rendez-vous de suivi
avec un oncologue! Ceci peut ne pas être vrai pour tout le monde
mais, après, je suis toujours contente d'y être allé parce que
je ne manque jamais d'apprendre quelque chose d'utile.
Est-ce
que j'essaie d'avoir l'air à mon meilleur quand je suis avec
d'autres personnes ou est-ce que je laisse refléter comment je
me sens vraiment?
Si j'essaie d'avoir l'air à
mon meilleur, je suis inquiète que les personnes vont mal
interpréter l'état de ma santé. Les médecins peuvent ne pas
réaliser comment je suis malade et en douleur. Les amis peuvent
ne pas comprendre pourquoi que j'ai eu à raccourcir ma visite. La
famille peut ne pas comprendre pourquoi je ne me précipite pas aux
réunions.
Si je laisse ce que j'ai
l'air refléter sur comment je me sens, ça peut affecter
négativement mon moral. C'est bon pour mon bien-être émotionnel
de me retaper un peu!
"Imprisoned Spring" by Arthur Hacker (1911)
Source: Public Domain
Si
une occasion spéciale se présente, est-ce que je passe
par-dessus ce que je sais que mon corps peut confortablement
supporter ou est-ce que je joue sécuritaire?
Si je participe, le résultat
peut me mettre au lit pour des jours.
Si je joue sécuritaire, je
pourrais manquer quelque chose qui me donnerait un soutien
émotionnel.
Récemment, j'ai été invité à
donner une conférence sur un petit livre à un endroit qui est
spécial pour moi. Malheureusement, c'était à deux heures d'auto
d'où je vie. Avant de tomber malade, ceci n'aurait été aucun
problème mais maintenant, même avec mon mari qui conduit, c'est
bien au-dessus de ce que je peux faire. J'y suis allée, et je
suis contente d'y être allé; mais je suis aussi contente de ne
pas avoir d'obligations comme ça dans le futur. Le résultat a
été très difficile.
Est-ce
que j'essaie un nouveau traitement que quelqu'un m'encourage à
essayer ou est-ce que je ne l'essaie pas?
Si j'essaie le traitement,
non seulement c'est probable qu'il soit cher, mais je pourrais
être désappointée s'il ne fonctionne pas. Dans mon livre, How
to Be Sick, j'écris au sujet de comment c'est important pour
notre paix d'esprit de travailler sur l'acceptation, sans
amertume, que certaines choses fonctionnent pour nous et d'autres
non. Et cependant, je ne peux m'empêcher d'avoir au moins un peu
d'espoir.
Si je n'essaie pas le
traitement, je pourrais passer sur quelque chose qui pourrait
m'aider. Pas une semaine ne passe sans que quelqu'un suggère un
nouveau traitement. C'est certain, que je sais immédiatement que
certains ne sont pas pour moi. Mais que dire sur ceux qui me
semble raisonnable? Ce dilemme "devrais-je/ne devrais-je pas?"
est un des plus difficiles que j'ai eu à envisager depuis
que je suis devenue malade chroniquement.
Est-ce
que je poursuis un nouvel intérêt même s'il aggrave mes
symptômes ou est-ce que je me tiens à ma vieille routine?
Si je le poursuis, même si
tout un nouveau monde pourrait s'ouvrir à moi, je pourrais me
sentir plus malade comme résultat de ma fatigue mentale et
physique.
Si je ne le poursuis pas, je
limite mes options déjà limitées encore plus. En plus, je passe
une chance de recentrer mon attention sur autre chose que ma
santé. Ceci est un dilemme de "devrais-je/ne devrais-je
pas"? auquel je fais face maintenent. Il y a plusieurs
années, j'ai essayé de peindre. Dans un effort de retourner dans
une voie créatrice qui m'avait apporté tellement de plaisir,
récemment j'ai sorti mes peintures et mes pinceaux (j'utilise des
huiles solubres dans l'eau afin de ne pas être exposée aux émanations
de la térébenthine, etc.).
Malheureusement, j'ai trouvé que
même travailler un peu prend mon énergie emmagasinée et, pire,
aggrave mes symptômes. Le résultat: Quand je peint, je me sens
plus malade ou devrais-je arrêter de faire quelque chose
que j'aime tant en ce moment afin que je me sente moins malade? Je
suis en processus de prendre une décision.
Ce que je veux, bien sûr, est de
peindre et de ne pas me sentir plus malade, mais nous savons de Buddha
et The Stones que nous ne pouvons pas toujours avoir ce que nous
voulons -- un dilemme de longue date qui se présente à chaque
jour.
***
Je suis consciente que ceux
d'entre nous qui se battent avec notre santé n'ont pas le
monopole de faire face avec les dilemmes de la vie. Nous les
avons, cependant, nous avons tendance à partager les mêmes.
J'espère que article était utile pour tout le monde.
© 2016 Toni Bernhard. Merci pour
lire mon travail. Je suis l'auteure de trois livres:
How
to Live Well with Chronic Pain and Illness: A Mindful Guide(link
is external) (2015)
Wake Up: A Buddhist-Inspired Guide to Navigating Joy and Sorrow(link
is external) (2013)
How
to Be Sick: A Buddhist-Inspired Guide for the Chronically Ill and
their Caregivers(link
is external)(2010)
Visit www.tonibernhard.com(link
is external) pour
plus d'information.
Traduit par Louise
Rochette 
Email:LouiseRochette@gmail.com